Les Girondins retrouvent des couleurs à Caen

Pour les fidèles observateurs, ce déplacement à Caen, et notamment le premier acte, a été l’un des meilleurs matchs des Girondins cette saison. Triste quand on sait que l’on jouait là la 31e journée de Ligue 2.

Fort contre les forts et faible contre les faibles, c’était l’adage d’Albert Riera, l’entraîneur des Girondins, avant le coup d’envoi de ce déplacement à Caen. Après le match nul face au Paris FC (3-3), aussi spectaculaire que décevant, le brouillard était toujours plus épais au dessus d’un club qui n’avait plus gagné depuis quatre matchs. Dès les premières minutes de jeu, les Bordelais donnaient le ton avec un gros tampon de Jacques Ekomié sur Quentin Daubin, sanctionné d’un simple coup-franc. Dans le jeu, les intentions des deux équipes étaient cependant claires et ce match s’annonçait d’ores et déjà plaisant. Du rythme au milieu et une envie de produire de jeu de part et d’autres qui devait faire plaisir à Riera, toujours pas totalement acclimaté au style de jeu des équipes de Ligue 2. Les Caennais se procuraient la première occasion dès la 5e minute de jeu avec une frappe flottante de Bilal Brahimi qui venait lécher le montant droit de l’indéboulonable Kalle Johnsson. Mais les Bordelais n’étaient pas en reste. Malgré l’absence de Zan Vipotnik, meilleur buteur de l’équipe avec 8 réalisations, laissé sur le banc, les Marine et Blanc trouvaient des décalages dans la défense. Zuriko Davitashvili se retrouvait seul face à Anthony Mandréa dans la surface sur un service parfait d’Alexi Pitu (11′). Le portier caennais sortait vainqueur de ce premier duel de la partie mais c’est la vista du Roumain, replacé dans l’axe en soutien des deux attaquants, qu’il fallait souligner. Malgré les nombreuses fautes liées à l’intensité mises par les deux équipes, ce match était très agréable. Neuf minutes après leur première occasion, les Girondins étaient à nouveau en attaque pour faire pression sur la défense normande. Un centre de Jacques Ekomié pouvait trouver Jérémy Livolant, aligné en pointe du 4-3-3 pour la deuxième fois après la défaite à Annecy. Si le Breton décroisait trop sa tête, Zuriko Davitashvili, opportuniste, pouvait récupérer le ballon et le transmettre sur un plateau à Pedro Diaz qui avait jailli au coeur de la surface. L’intérieur du pied létal de l’Espagnol lui permettait d’inscrire son cinquième but de la saison, le deuxième consécutif après sa frappe magistrale face au Paris FC. Il mettait les Bordelais sur la bonne voie (0-1, 20′).

Une solidité inhabituelle

Malgré deux grosses opportunités galvaudées par Mickaël Le Bihan (27′, 45′), cette première mi-temps restait comme l’une des meilleures produites par les Girondins depuis le début de la saison. L’avantage d’un but tenait toujours et ce second acte allait permettre de le conserver. Dès le retour des vestiaires, les Caennais attaquaient tambour battant avec la volonté de revenir vite au score. L’ex-bordelais Alexandre Mendy, meilleur buteur du championnat avec 19 buts inscrits, butait de peu sur l’excellente parade de Johnsson en angle fermé (46′). Un arrêt qui donnait le ton de la physionomie de cette deuxième période. Peu avant l’heure de jeu (57′), Valentin Henry butait à son tour sur le gardien suédois dans ce qui allait devenir une constante de cette dernière demi-heure. Les locaux manquaient cependant de précision puisque ces tentatives étaient les deux seules cadrées de la deuxième période. Bordeaux tentait également par intermittence notamment par l’intermédiaire de Zuriko Davitashvili, très bien revenu de la trêve hivernale qui l’a vu se qualifier pour l’Euro. Un match toujours aussi enlevé dans lequel Albert Riera a fait un heureux. La belle histoire pour le tout jeune défenseur international U17, Mathys Angely, qui remplaçait Jean Marcelin à seulement 16 ans (88′). Et malgré la pression de cette fin de match, il répondait présent comme le reste de la défense sur cette fin de match pour préserver ce but d’avance. L’ultime corner caennais sur lequel Mandréa était monté ne suffisait pas à faire vasciller les Marine et Blanc qui tenaient enfin leur première victoire à l’extérieur en 2024. Un beau succès, surtout dans le contenu, aussi bien offensif que défensif, après quatre matchs très laborieux. Pas de quoi s’enflammer néanmoins pour des Girondins qui pointent toujours à la 12e place, avec six points d’avance sur la zone rouge soit autant que de retard sur le top 5. A 8 matchs du terme de cette saison morose, le salut des Bordelais viendra avant tout des matchs à domicile. Et qui sait si les hommes de Riera veulent se donner une infime chance de rêver, il faudra pratiquement tout gagner. A commencer par la réception de Bastia, samedi prochain au Matmut Atlantique.

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